Un jour ce sera vide – Hugo Lindenberg

Hugo Linderberg nous présente pour son premier roman un enfant de 10 ans (notre narrateur) qui cherche sa place dans la société. Le sujet a certes déjà été largement abordé, sous différentes formes et différents angles. Mais « Un jour ce sera vide » n’est pas que cela. Ici le narrateur cherche à se construire dans un environnement familial particulièrement lourd, marqué par un passé rempli de fantômes, de non-dits, la différence, le manque, en résumé et surtout, le silence. Un poids bien lourd à porter pour un enfant de cet âge qui devrait plutôt être animé par l’insouciance et la légèreté.

Heureusement lors de ses vacances d’été avec sa grand-mère, désœuvré seul sur la plage, il se lie d’amitié avec Baptiste, enfant de la famille dont il rêve. Il s’agit aussi d’un roman sur l’amitié : notre narrateur admire Baptiste à tel point que c’est le seul personnage à qui l’auteur donne un prénom. Désolée mais le thème d’un enfant qui a honte de son origine sociale, de sa famille, et recherche un ami qui l’en rapprocherait est respectable mais ne m’a pas paru traité de façon originale.

En revanche, le silence et les non-dits, l’hypersensibilité du narrateur, très présents dans ce livre, constituent une thématique qui m’a davantage touchée. Tout comme les métaphores sur les animaux, méduses ou insectes, que ces deux adolescents s’amusent à maltraiter est également intéressante : parabole des actes que l’on peut commettre pour dénoncer des dysfonctionnements, la frontière entre la vie et une mort apparente ou réelle de la méduse : des gestes qui peuvent parfois remplacer des mots imprononçables.

Malgré ces deux sujets bien traités, j’ai trouvé trop de lenteur. De même, je n’ai pas perçu la poésie dans le style dont beaucoup d’autres lecteurs ont fait état. J’y ai certes lu quelques expressions emphatiques, mais inappropriées par rapport à l’âge du narrateur, et un style assez irrégulier si l’on considère le livre dans son ensemble. En conclusion, je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé : je ne dirais pas qu’il faut passer son chemin. Je conseille de le lire pour se faire son avis mais je m’étonne un peu qu’il est fait l’objet de tant de louanges des lecteurs. Heureusement que nous avons tous des goûts différents ! 

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